Favorisez les pollinisateurs au printemps

Favorisez les pollinisateurs au printemps

Depuis quelques années, plusieurs participent au défi pissenlit afin de laisser cette source de nectar et de pollen le plus longtemps possible pour les pollinisateurs.

Cette pratique favorise les abeilles domestiques et les apiculteurs mais aussi tous les autres pollinisateurs comme les bourdons, les papillons ou même certaines mouches. Si vous aviez besoin d'une raison pour laisser votre pairesse prendre le dessus et procrastiner la tonte de votre gazon au mois de mai, la voici!

De plus, si les nuages de pollen vous dérangent, vous pouvez simplement attendre que les fleurs montent en graines avant de les couper. Ainsi, vous laisserez les ressources florales pour les pollinisateurs, mais éviterez les inconvénients !

L'effort nécessaire pour convaincre les gens de ne pas couper cette plante mal-aimée me surprend toujours considérant que le pissenlit est une plante qui a été introduite par nos ancêtres pour ces bien faits médicinaux et parce que l'ensemble de la plante est comestible. De plus, comme vous pouvez le constater à chaque année, ce n'est pas très difficile à entretenir ! Il est donc assez ironique qu'en ce temps moderne, cette plante adorée il y a quelques centaines d'années, soit devenue la peste du voisinage en milieu urbain.

Donc, si cette plante n'est pas indigène, pourquoi joue-t-elle un rôle aussi important pour les pollinisateurs ?

Concentrons-nous sur l'abeille domestique pour ensuite jeter un coup d'oeil aux autres pollinisateurs indigènes. Tout comme le pissenlit ou le tussilage (cette première source pollen au printemps), l'abeille domestique est une espèce introduite. Bien qu'elle soit introduite, aujourd'hui l'abeille domestique est au coeur de notre système agricole. En effet, 33% de notre assiette dépend de la pollinisation effectuée par l'abeille domestique. Le mouvement "save the bees" a créé une confusion au sein du public où deux problèmes sont souvent mal compris. Il existe plus de 20 000 espèces d'abeilles sur la planète. L'abeille domestique en est une, mais juste au Québec nous retrouvons plus de 350 espèces d'abeilles sauvages. La grande majorité de ces espèces sont à risque et cela constitue le "vrai" problème avec les abeilles d'un point de vu de conservation et de résilience de nos écosystèmes. L'abeille domestique subit elle aussi ces mêmes pressions environnementales. Nous observons une moyenne de mortalité très élevée au courant de la dernière décennie. Des taux de mortalité annuels de 40% deviennent la norme pour les apiculteurs commerciaux. Ce deuxième problème est beaucoup plus antropo-centrique. En effet, l'abeille domestique est principalement importante pour la pérennité de notre système alimentaire comme mentionné plus haut. 

Ces deux problèmes sont intrinsèquement liés. En effet, l'abeille domestique est une espèce bio-indicatrice. En d'autres mots, on peut généraliser l'impact sur l'abeille domestique aux autres espèces d'abeilles. Ainsi, imaginez si une espèce qui est assistée par un apiculteur présente une mortalité aussi élevée, qu'en est-il de toutes les autres espèces laissées à elles-mêmes?!

En milieu forestier, les pollinisateurs sauvages ont accès aux plantes et arbres indigènes et la présence de pissenlit peut avoir un impact moindre. Par contre, dans des environnements urbains ou periurbains où l'environnement est aseptisé et betonisé, les sources florales se font rares. Saviez-vous qu'une seule ruche nécessite plusieurs 100-200 millions de fleurs dans une saison pour s'alimenter ? Donc, imaginez l'impact de la tonte de votre pissenlit au printemps dans un environnement où aucune autre fleur n'est présente ! En plus, le nectar du pissenlit présente des taux de sucre très élevés (pouvant allez jusqu'à 70% du sucre) ce qui diminue le nombre de fleurs à visiter pour acquérir l'énergie nécessaire au développement de la ruche. 

L'augmentation de l'apiculture urbaine est une autre bonne raison de ne pas couper son pissenlit, mais aussi de réfléchir à une gestion de vos plate-bandes et de votre gazon en respect de la nature et favorisant une ressource florale pendant toute la saison estivale. 

Donc, outre laisser ces petites fleurs jaunes au printemps, que puis-je faire pour vraiment aider les abeilles, les apiculteurs et tous les autres pollinisateurs ?

  1. Évitez de racler vos feuilles avant le début de mois de mai (Plusieurs espèces comme certains bourdons passent l'hiver sous les feuilles et de racler trop tôt les tuera!)
  2. Favorisez une coupe sélective à l'année 
  3. Faites la transition vers des couvre-sols au lieu du gazon traditionnel 
  4. Posez des hôtels pour les abeilles sauvages
  5. Plantez un arbre fruitier 
  6. Évitez tous pesticides 
  7. Achetez votre miel et autres produits de la ruche chez un apiculteur local

Ces 7 conseils aideront réellement tous les pollinisateurs, ainsi que les apiculteurs du Québec. Pour faciliter cette transition, nous avons concocté un mélange destiné à ceux qui désirent s'éloigner du gazon et transiger vers un couvre-sol qui nécessite peu de tonte et apportera une ressource florale intéressante pour toute la saison. Nous avons sélectionné des semences d'un producteur Québecois (jardin des écoumènes) pour vous qui inclut:

  • Thym rampant
  • Trèfle agrère
  • Trèfle blanc 
  • Chrysantème des près (Margerite blanche)
  • Capucine
  • Échinacé pourpre
  • Lupin sauvage 
  • Rudbecki hérissé

Voici le lien vers le mélange de semence et le petit hôtel pour abeilles sauvages 

Bonne saison !

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